Le système CRISPR-Cas9 permet de couper l’ADN à un endroit précis du génome, dans n’importe quelle cellule. Il est constitué d’un « ARN guide », qui cible une séquence d’ADN particulière, associé à l’enzyme Cas9, qui, comme des ciseaux moléculaires, coupe l’ADN.

Une fois la séquence d’ADN coupée, les systèmes de réparation de la cellule vont recoller les extrémités des deux morceaux d’ADN créés par la coupure. Il y a alors 2 possibilités :

  • en l’absence de séquence de jonction modèle, le processus de réparation rajoute ou enlève quelques nucléotides à chacune des extrémités d’ADN afin de pouvoir les recoller, cela provoque des « anomalies » dans la séquence d’ADN ciblée : le gène devient alors aléatoirement inactif ou réparé.
  • en présence d’une séquence d’ADN synthétique sans anomalie génétique apportée par les chercheurs dans la cellule, le processus de réparation l’intègre au niveau de la coupure : le gène est alors réparé ou corrigé.

En savoir plus sur CRISPR/Cas9

Les ciseaux génétiques (Cripr-Cas9), une arme pour guérir demain ? une vidéo explicative réalisée par l’AFM-Téléthon à l’occasion de la Fête de la Science 2020 (durée : 59 minutes)

CRISPR/Cas9 dans la myopathie de Duchenne

CRISPR/Cas9 permettrait de traiter les cellules souches musculaires pour restaurer durablement la production de dystrophine.

La régénération musculaire est possible grâce aux cellules souches musculaires (ou cellules satellites). Dans la dystrophie musculaire de Duchenne, les cellules musculaires sont moins résistantes, elles « se cassent » plus facilement (on dit qu’elles dégénèrent) et sont remplacées par de nouvelles cellules musculaires : c’est la régénération musculaire.

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Tant que la régénération musculaire est suffisante pour compenser la perte de ces cellules, le retentissement de la maladie est limité. Lorsque les capacités de régénération musculaire s’épuisent, les muscles deviennent progressivement moins forts.

Cette approche consiste à utiliser des outils moléculaires qui ciblent précisément une région de l’ADN d’un gène, grâce à un petit ARN guide, pour y réaliser des modifications (enlever un morceau d’ADN, corriger une mutation, modifier le cadre de lecture d’un gène ou un site d’épissage pour faire du saut d’exon…). Ces outils se sont considérablement affinés pour bien cibler les zones de l’ADN voulues et éviter de modifier par erreur d’autres zones. De même, des vecteurs plus efficaces pour acheminer ces molécules à l’organisme, comme les nanoparticules, sont disponibles.

Essais et études cliniques


Essai MUSCLE (NCT06594094) Chine. évaluant le HG302 Crispr/DNA-editing (HuidaGene Therapeutics)


Essai clinique associé à un numéro NCT0XXXXXXX. Cliquer sur un numéro dans le document ouvre la page descriptive de l’essai (en anglais) sur le site ClinicalTrials.gov

Plus de renseignements : questionessai@afm-telethon.fr

  1. Avancées 2025 dans les dystrophies musculaires de Duchenne et de Becker (pdf) ↩︎