Une équipe française, soutenue par l’AFM-Téléthon, a montré qu’une très faible quantité de dystrophine pourrait suffire à améliorer les signes cliniques de la myopathie de Duchenne.
Les dystrophinopathies sont dues à des anomalies du gène DMD qui code la dystrophine. Leur sévérité dépend principalement de la quantité de dystrophine présente dans l’organisme : plus il y a de dystrophine, moins les signes cliniques seront graves. La myopathie de Duchenne (DMD), qui est caractérisée par une absence totale de dystrophine, en est la forme la plus sévère, dans la myopathie de Becker (DMB) pour laquelle la perte en dystrophine est partielle, les signes cliniques sont plus modérés.
Des données issues de la banque de données UMD DMD France
Une équipe française, soutenue par l’AFM-Téléthon, a réalisé une étude rétrospective à partir de données de 90 individus présentant une anomalie du gène DMD, collectées dans la banque de données UMD-DMD France. L’équipe a constitué trois groupes en fonction de la quantité de dystrophine :
– pas de dystrophine, dans lequel 74% ont développé une DMD ;
– moins de 5% de dystrophine, dans lequel 61% présentaient une DMB ;
– plus de 5% de dystrophine, avec 57% qui ont développé une DMB.
Des signes cliniques modérés, même avec moins de 0,5% de dystrophine
L’âge de la perte de la marche ou de la mise en place d’une arthrodèse vertébrale est plus tardif et la durée de vie est plus longue. Des données encourageantes à l’heure où les thérapies innovantes en développement dans les dystrophinopathies visent à augmenter la quantité dystrophine.
L’absence de dystrophine touche aussi les muscles lisses
Moins étudiés que les muscles squelettiques, les muscles lisses sont aussi touchés dans la myopathie de Duchenne : diminution de leur contractilité et ralentissement du transit intestinal.
Le corps humain est composé de 3 types de muscles : squelettiques, cardiaques et lisses. Les muscles lisses sont ceux qui tapissent la paroi interne des organes « creux » comme les intestins ou le côlon, la vessie, l’utérus… Ils se contractent indépendamment de la volonté. Dans la maladie de Duchenne (DMD), l’atteinte du muscle lisse se traduit, notamment, par un ralentissement du transit intestinal et une constipation.
Apporter le gène entier de la dystrophine
Restaurer la dystrophine, protéine manquante dans la myopathie de Duchenne (DMD), fait partie des pistes thérapeutiques les plus étudiées dans cette maladie. L’une des approches possibles consisterait à prélever des cellules d’une personne atteinte de DMD, à les corriger (par thérapie génique) afin qu’elles expriment la dystrophine, puis à les ré-administrer au malade.
Dystrophine dans la DMD : un tout petit peu c’est déjà beaucoup – AFM-Téléthon 24/11/2020
L’absence de dystrophine touche aussi les muscles lisses. AFM-Téléthon, 20/10/2020