Un antioxydant à l’essai dans les dystrophies musculaires

Le Resvératrol évalué dans la DMD, DMB et de la maladie de Fukuyama durant 24 semaines améliore modérément la fonction motrice chez les patients les moins atteints. En savoir plus…

AFM-Téléthon, le 08/02/2021

L’atteinte musculaire dans les dystrophies musculaires de Duchenne (DMD) et de Becker (DMB) et dans la dystrophie musculaire congénitale de type Fukuyama, une alpha-dystroglycanopathie, s’accompagne d’une inflammation du muscle et d’un stress oxydatif cellulaire qui contribuent à la dégénérescence du muscle et à la perte de sa fonction. Une équipe japonaise vient de publier les résultats d’un essai clinique de phase IIa évaluant dans ces trois maladies, le resvératrol, un antioxydant naturel (polyphénol) présent notamment dans le raisin et le vin rouge.

Le Resvératrol sur cinq mois et demi chez l’homme

Évalué par une équipe japonaise dans des souris modèles de DMD et des hamsters modèles de la maladie de Fukuyama, le resvératrol avait montré son action positive sur la durée de vie des animaux traités et la diminution les réactions d’oxydation ainsi que l’inflammation du muscle.
S’appuyant sur ces résultats, l’équipe a mis en place un essai de phase IIa en ouvert qui a inclus 11 adolescents et adultes (de 12 à 46 ans), atteints de DMD (5, dont un marchant), de DMB (4, dont 3 marchants) ou de la maladie de Fukuyama (2, tous non marchants). Ces patients ont été traités pendant 24 semaines avec des doses croissantes de resvératrol : 500 mg/jour les 8 premières semaines, 1000 mg/jour les 8 semaines suivantes et 1500 mg/jour les 8 dernières semaines, un traitement qui a été bien toléré.

Une fonction motrice améliorée pour les patients marchants

La fonction motrice et la force musculaire ont été évaluées au début de l’essai puis à 8, 16 et 24 semaines de traitement, grâce à l’échelle de mesure de la fonction motrice MFM et aux épreuves de testing musculaire quantitatif QMT.
À 24 semaines, les scores de fonction motrice ont augmenté de 10% en moyenne, passant de 34,6 +/- 29,3 à 38,4 +/- 31,3, une amélioration significative ; néanmoins une analyse plus fine indique qu’elle concerne plus précisément les patients encore marchants atteints de DMB et de DMD.
L’évaluation de la force musculaire a mis en évidence une amélioration sur 2 mouvements chez 10 patients dont 3 non marchants pour lesquels la mesure a pu être faite. Elle montre une augmentation d’un facteur 2 de la force d’élévation des épaules et des bras. Pour les mouvements plus fins, la force est améliorée sans que les différences soient significatives pour autant.
Enfin, le taux de créatine kinase dans le sang diminue de 34% avec le traitement.
Les auteurs indiquent en conclusion qu’un essai en double aveugle s’avère nécessaire pour explorer l’efficacité du Resvératrol, incluant des patients d’âge et de situation clinique plus homogènes.

 

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